Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, V.djvu/100

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XV

Mais il n’est que temps, au moment de clore cette première partie de ces notes sur ma vie, de revenir au point de ma prime jeunesse où je passais mon bachot, c’est-à-dire vers l’âge de dix-sept ans. Ledit bachot (dont j’ai gardé le diplôme imposant) ne fut pas ma seule initiation aux choses de l’existence, si j’ose m’exprimer ainsi. Déjà la Femme me hantait ou plutôt hantait et tentait mes rêves. Mais, voilà ! comment faire pour la hanter, sinon pour la tenter ? Mais l’entêté que j’étais déjà, sans plus de volonté, d’ailleurs, qu’aujourd’hui, — du moins des gens pensent ainsi — finit tout de même par se procurer la somme peu considérable et le renseignement nécessaire en vue d’une « orgie à la tour »… Il va sans dire que par « orgie à la tour » j’entends l’accès de ces maisons qui tendent, paraît-il, à disparaître, et où, si j’étais encore ingambe et que je ne fusse pas devenu ce monsieur empêtré, j’irais, tellement les femmes honnêtes (?) m’ont rendu sceptique à l’égard du sexe enchanteur… La pièce de dix francs indispensable à mon dessein fut dis-