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confessions

du tout, — malgré cette affreuse santé qui m’avertit et parle, je le crains, à un sourd.

Et, non sans lutiner les filles de là-bas ni sans les bousculer dans les granges et vers les meules, je me soûlais carrément sous le « vain » prétexte que ça faisait pisser. Je n’avais pas alors de maux de tête ni de pituites…

J’en ai rabattu, — tout en luttant de mon mieux qui est, tout de même, bien.

Ici, je m’aperçois que, dans l’ardeur et l’enthousiasme (peut-être) de parler de mon péché mignon (mignon ?), j’oublie un tas de choses pour le moins aussi importantes que ce dont je viens de m’occuper.

D’abord je publiais les Poèmes Saturniens, chez Alphonse Lemerre, alors immédiat successeur de Percepied, libraire religieux, lequel Lemerre s’inquiétait, en homme intelligent qu’il était et reste, d’éditer splendidement l’œuvre complète de la Pléiade française du xvie siècle.

À ce volume dont j’ai suffisamment parlé succédèrent les Fêtes galantes qui plurent mieux et la Bonne Chanson dont je vais vous entretenir — ô incidemment ! pour, par un détour un peu long, mais si logique, en revenir à mon incorrigible désormais, disent des méchants, ivrognerie.

Je comptais parmi mes meilleurs amis Charles de Sivry, le très charmant homme et le compositeur d’un si grand talent, qui me semble destiné à pren-