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quinze jours en hollande

aimable mais qui m’embarrassa, dès entré dans son salon, d’une demande originale au possible.

Réunion charmante. Un monsieur ouvrit la soirée nous jouant des morceaux de sa composition où il semble lutter inégalement avec les chants liturgiques de l’église catholique pour les services funèbres. Il donnait la note juste. Dans toute assemblée fonctionnant en vue d’un but de plaisir, la gaieté doit aller plutôt crescendo que forte tout de suite, et ce début d’un agréable symposium était dans toutes les règles. Il y a dans Th. Gautier des vers sur ce sujet.


« Seulement pour pousser à boire,
Au banquet de Trimalcion,
Une larve, joujou d’ivoire,
Faisant son apparition. »


Eh bien, bienveillante et ce fut ma récompense de la pensée ci-dessus relatée, j’eus, dans le courant de la soirée la satisfaction de découvrir que le Monsieur… larve d’ivoire, au fond était un rigoleur et même un rigolo plein de calembours, et bondé d’anecdotes au point, parlant d’ailleurs clairement le français, — mais c’est égal, sa musique était rudement… apéritive !

À ce moment de la réunion après encore quelques auditions moins austères, la maîtresse de la maison, très originale, me dit :