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quinze jours en hollande

fouette cocher et nous voici dans une brasserie tout près de la gare — nous avons une grosse demi-heure devant nous, et dans l’intervalle doit stopper à Leyde un train venu d’Amsterdam ; une minute ou deux après l’entrée en gare, arrive une petite délégation conduite par Mr. Tak — un type !

Enfin, voici un hollandais comme on se les figure en France, et en Europe, je pense. Grand, gros, l’air réjoui, fumant une pipe énorme.

P. L. Tak a longtemps étudié à Leyde ; y a mené grand bruit comme joyeux compagnon. A vécu à Paris et parle admirablement le français. S’est lancé dans le journalisme où il fait figure. Il était il y a quelque temps rédacteur d’une feuille radicale d’où il sortit parce que ses idées tendaient plutôt vers le socialisme. Pas très positif, mais beaucoup de bon sens, excellent ami, populaire dans les cafés des modernes, actuellement rédacteur politique du « Nieuwe Gids » (Nouveau Guide) un journal d’avantgarde littéraire, artistique… et politique.

Après quelques bitters-schiedam bus et quelques batavias expédiés, nous levons le siège, Toorop,Tak et ses compagnons. Zilcken reste attendant le prochain train pour La Haye, et nous nous enfournons, pour en faire une terrible tabagie, dans un de ces bons wagons si confortables de première, que notre compagnie du Nord ferait si bien de plagier un peu.

Quels bons wagons que ceux de première classe