Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, V.djvu/268

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
256
quinze jours en hollande

encore la campagne qui a remplacé victorieusement le lac de Haarlem et les eaux de l’Y. Une éclaircie, quelque quart d’heure après nous montre un majestueux fouillis de moulins à vent qui dans la nuit semblent autant de mâts aux voiles déployées plongeant et replongeant dans l’eau. Ces moulins, par suite d’un mouvement tournant du chemin de fer, deviennent tout à fait visibles : ils sont très élevés et affectent des formes non inélégantes. Ici c’est une tourelle, là c’est un phare, là c’est un clocher…

Et l’on entre en gare d’Amsterdam. Une immense construction de fonte belle dans sa sévérité, qui ne prend jour que par des vitres latérales… Nous descendons et trouvons tout un groupe à la tête duquel Kloos, et n’avons, car le brouillard s’est changé en forte bruine, que le temps de grimper dans des voitures qui nous attendaient… Avant de m’engouffrer dans un de ces d’ailleurs très confortables fiacres comme j’en souhaite à mon cher pays, je m’écrie à la vue d’un énorme édifice qui domine toute l’entrée de la ville : Qu’est-ce ? Tak me répond : l’église des Jésuites. Déjà, à Roosendael, sur la frontière même, j’avais remarqué, tout près de la gare une belle construction toute neuve, élégante et riche d’aspect : collège de Jésuites ! Et je puis dire que la première personne que j’aie croisée sur la plate-forme de la petite gare, c’est un personnage en soutane et, comme dans les trois quarts des pays