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quinze jours en hollande

amateur, peintre et statuaire à ses moments perdus, me prie des plus gracieusement de mettre mon nom sur un éventail où brillent déjà ceux de Sarah Bernhard, Planté, Salassate e tutti quanti. — Je ne pus que satisfaire au désir de cette aimable personne.

On se sépara vers minuit et demi. Je montai vite à ma chambre, bouclai ma légère valise et le lendemain dès sept heures je prenais le thé avec mes hôtes. J’avais le soir fait mes adieux à la mère de Mme Zilcken et à la toute gentille et plaisante Mlle Renée, qui, paraît-il, a gardé un bon souvenir du « Môssieu ».

Une bien cordiale poignée de main à Mme Zilcken et un saut, un peu lourd et… aidé, dans la voiture où son mari m’accompagne, et nous voici, au bout de dix minutes, en gare où m’attendaient le bon Toorop et le cher Verwey.

Le train siffle, un saut analogue à celui de tout à l’heure, cette fois dans le coupé qui doit ne me descendre qu’à Paris, des mains agitées de part et d’autre jusqu’à perte de vue — et me voici roulant dans cette part de Hollande admirée si fantastique, il y a quinze jours, admirée aujourd’hui si belle, si verte, si puissante contre l’eau, sa parure et son danger. Je retraversai ensuite la si différente, si curieuse Belgique, que je devais voir de plus près quelques mois après. Puis la France et Paris.