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les hommes d’aujourd'hui

corrects, d’autre part, et comme rythme, et comme rime, et comme langue. Mais où l’admiration se vit forcée parmi les compétents, ce fut à l’apparition des Lèvres closes, puis des Amants.

Le premier de ces volumes, très compact, contient des récits dont les uns remontent aux premiers âges du monde ; d’autres ressembleraient à ce que le romantisme appelait des mystères ; d’autres enfin sont tout modernes. Tout le monde qui lit a dans la mémoire le magnifique Lazare et


La grande forme aux bras levés vers l’Éternel.


Tout ce monde-là se rappelle également ces troublants paysages, les Filaos, souvenir de l’île natale, et ces Automnes


Le monotone ennui de vivre est en chemin,


et ces pièces où le vers revient sans monotonie, forme toute nouvelle, car Baudelaire qui lui-même a emprunté à Edgar Poë la réitération du vers, se borne, comme son modèle, à en faire un véritable refrain revenant toujours à la même place, tandis que Dierx promène, en écoliers buissonniers, plusieurs vers dans la même pièce, comme un improvisateur au piano qui laisse errer plusieurs notes, toujours les mêmes, à travers l’air qu’il a trouvé, ce qui produit un effet de vague d’autant plus délicieux