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les hommes d’aujourd'hui

cher ami, mais qui, lui, n’en mourut guère. — Mais ce ne fut qu’en octobre 1871 qu’il prit terre et langue ès la ville à Villon. À son premier voyage il avait effarouché le naïf André Gill. Cette fois il enthousiasma Cros, charma Cabaner, inquiéta et ravit une foule d’autres, épouvanta nombre d’imbéciles, contristant même, dit-on, des familles qu’on assure s’être complètement rassises depuis. C’est de cette époque que datent : les Effarés, les Assis, les Chercheuses de poux, Voyelles, Oraison du soir, et Bateau ivre, cités dans la première série des « Poètes Maudits », Premières communions, publiées par « la Vogue », Tête de faune et le Cœur volé, donnés dans la seconde série non éditée des Poètes Maudits » (Pauvre Lélian — « la Vogue ») et plusieurs autres poèmes[1], dont trop, hélas ! furent confisqués, c’est le mot poli, par une main qui n’avait que faire là, non plus que dans un manuscrit en prose à jamais regrettable et jeté avec eux dans quel ? et quel ! panier rancunier pourquoi ?

Bien des avis se partagèrent sur Rimbaud individu et poète. D’aucuns crièrent à ceci et à cela, un homme d’esprit a été jusqu’à dire : « Mais c’est le Diable ! » Ce n’était ni le Diable ni le bon Dieu, c’était

  1. Les Mains de Jeanne Marie, Accroupissements, les Veilleurs, les Pauvres à l’église. Sœur de charité, les Douaniers, tels sont les titres de ces choses qu’il est bien à craindre de ne jamais voir sortir du puits d’incompétence où les voilà qui gisent.