Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, V.djvu/80

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XI

Le lendemain, nouvel examen, nouvelles émotions, directes celles-là. Il s’agissait de l’oral, c’est-à-dire de comparaître ou plutôt de comparoir devant les juges en robe comme les autres, ceux de droit commun et, sinon plus sévères qu’eux, tout au moins plus méticuleux et moins expéditifs. Ici, il fallait répondre précisément, nettement, quelquefois dans les plus infinis détails. Nul alibi à invoquer, par des mensonges habiles à opposer à des questions plus ou moins vagues, — et aucun avocat !

Mes réponses sur l’histoire passèrent comme une lettre à la poste, mon « numéro » indiquait un parallèle sur César et Pompée, ce pont-aux-ânes, que je franchis prestement sans une hésitation, sans un recul (je m’étais si fort intéressé, pourquoi ? mon Dieu, sous la tuition de mes deux excellents maîtres Ernest Desjardins et Camille Rousset, à la lutte de ces triumvirs), et quelques considérations (!) sur le règne, en général, de Louis XIII (les Trois Mousquetaires lus en cachette dans l’ombre propice du