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souvenirs

nefs avec déambulatoire, chapelles latérales et absidiales, deux chaires à prêcher dont la principale est tout un monument, un immense banc d’œuvre pour le Chapitre et le grand Séminaire aux jours de sermons solennels, on baptistère incomparable, très nombreuses statues, quelques-unes des chefs-d’œuvre, de précieux tableaux, dont un Christ au pilier de Rubens, des grisailles, des vitraux en trop petit nombre, un vaste chœur, une maîtrise excellente, deux orgues qui n’ont de rivales, en France, que les plus célèbres, tout ce confortable ecclésiastique, tout ce reste et ce recommencement de luxe religieux, consolent un peu le souvenir des magnificences passées et l’ait prendre patience à l’espoir rétrospectif qui s’ennuierait trop sans quelque escompte sur le lent avenir.

J’aime, lors de mes séjours à Arras, à entendre, aussi souvent que possible, la grand’messe canonicale quotidienne.

Je doute que le plain-chant, ce sublime plainchant catholique, plus beau que tous les arts, trouve de meilleurs, de plus consciencieux et plus corrects interprètes qu’ici. L’orgue d’accompagnement, touché d’ordinaire par un artiste aveugle, a une ampleur, une force douce toute particulière vraiment, qui mêle une voix surnaturelle et divinement harmonieuse aux notes