Je commence par avouer que je trouve beaucoup
de talent à ces Messieurs — à l’exception
de M. Daudet — et j’expliquerai pourquoi cette
brutalité à l’égard de cet « exquis » de profession.
À l’observation terrible, implacable de
Balzac, qu’ils manient, scalpel et poignard, chacun
selon ses forces et son tempérament, ils joignent
le style, ce desideratum de l’œuvre du
Maître, ce style qu’il cherchait ardemment, qu’il
tenait presque et qui lui échappait toujours, ne
lui laissant guère aux mains que de riches lambeaux.
Correction, solidité, poésie, pittoresque,
le trait profond, cette sobriété voulue, de la surabondance
là où il en faut, même la proportion,
balancement de la phrase et rondeur de la
période, ils ont tout cela, ces messieurs, ils l’ont
durement, méritoirement conquis et se le sont
partagé à butin à peu près égal, — sauf toujours
ce même M. Daudet, à qui j’ai l’air d’en vouloir,
mais qui m’agace trop, moi juste, pour que je
n’aie pas raison contre lui, en dépit d’un peu
tout le monde parmi les coutumiers d’avoir raison.
Je n’examinerai donc leurs travaux qu’au seul point de vue qui m’importe et que vous connaissez dores et déjà, la Religion : — comme ils la mêlent à leurs intrigues, les préjugés qui la