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voyage en france par un français

eurent tout courage, ces Vendéens têtus, ces Chouans obstinés. Ce qu’ils défendirent si âprement avec leur Foi et leur Roi, c’était l’indépendance de leur foyer et de leur travail, que Foi et Roi leur avaient garantie depuis des siècles ; c’était l’impôt équitable, dîme et gabelle, jusque-là gaîment cédées par leur reconnaissance et que prétendaient remplacer des taxes cent fois plus vexatoires, d’ailleurs déplorablement établies et odieusement perçues ; c’était l’esprit des ancêtres pieusement recueilli et obéi ; c’était la vie et l’avenir, l’âme et le cœur des enfants que menaçaient des lois terroristes, œuvre des rebelles assassins de Paris ? Par une splendide intuition de leur brûlant catholicisme, ils avaient mis sur leurs enseignes et portaient au-dessus de leurs vêtements l’image du Sacré-Cœur de Jésus[1], comme pour attester qu’ils étaient bien la France de l’Eglise, comblée des grâces du ciel et dévorée d’une immense grati-

  1. Note de l’auteur. — Ce n’est que dans ces dernières années qu’on a appris que la Bienheureuse Marguerite-Marie avait reçu des révélations concernant la France et la Maison royale. Pour l’histoire de ces dernières révélations et leur connexité avec la guerre de Vendée, ainsi que pour celle de plus récentes et non moins belles manifestations, lire le bel ouvrage de M. l’abbé Bougaud sur les Origines de la dévotion au Cœur de Jésus.