Page:Verlaine - Œuvres posthumes, Messein, II.djvu/86

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
76
voyage en france par un français


Entendez les cloches aux sons de flûtes et de cors, graves et joyeuses, et rendez-vous à leur frais appel. Quelle joie sereine et pénétrante, expansive aussi, que d’assister à ces beaux offices, au Sacrifice adorable, à ces Vêpres se déroulant comme des flots d’encens jusqu’à l’encens du Magnificat et du Tantum ergo. Surcroît de bénédiction pour l’âme, sanctification et noble délice des sens vers lesquels toute une partie de ces majestueuses séances est dirigée par la maternelle sagesse de la Liturgie catholique.

À la sortie de l’Église ces fronts sont dignifiés, ces yeux brillent plus calmes et plus profonds, ces mains se trouvent plus actives pour l’aumône aux bons pauvres, tout joyeux eux aussi dans l’air béni du Dimanche.

L’Angleterre, entre tous pays, a particulièrement conservé ces traditions augustes et charmantes : c’est même le grand orgueil de ces Protestants. Ajoutons le juste orgueil de ces Chrétiens. Sans doute l’hérésie a desséché en partie cette œuvre de salut ; elle y a apporté cette exagération, cette indiscrétion littérale qui tue au lieu de vivifier comme les choses surérogatoires catholiques ; encore est-il juste de rendre hommage à l’incontestable dignité que gagnent les mœurs publiques et les manifesta-