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voyage en france par un français

tions de la pensée, littérature, art, débats du Parlement, presse, à cette observance initiale et principale. L’esprit de famille, encore très fort et très hiérarchique dans ce pays, qui, d’ailleurs, se laisse gagner aux doctrines anarchistes du continent, est dû, qu’on en soit sûr, autant au dimanche observé chez soi comme au Temple qu’au très judicieux maintien de la liberté de tester pour le père. La prospérité matérielle, pour en parler, qui ne cesse de couronner les entreprises et les opérations de cet empire, dérive bien évidemment d’une bénédiction toute spéciale attachée à la bonne coutume dont nous parlons, et si les nations catholiques, sans exception, remarquez-le bien, sont inférieures en tout, anarchiques et infortunées sous presque tous les rapports, n’y voyez, avec les yeux de la foi, — les seuls yeux ! — qu’un paternel châtiment d’en haut pour la profanation du Jour saint par ces peuples ingrats et de tête dure, comme Israël, leur figure prophétique, qui n’ont pas su garder le don de Dieu et se sont précipités tête baissée dans l’inepte, dans l’immonde, dans l’abominable Révolution française. Et tandis que ces nations, la France, hélas ! en tête, perdent chaque jour, avec toutes leurs vertus d’autrefois, un peu de la foi de leurs pères, et roulent vertigineusement jusqu’aux