Page:Verlaine - Œuvres posthumes, Messein, I.djvu/56

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RENDEZ-VOUS


Dans la chambre encor sépulcrale
De l’encor fatale maison,
Où la raison et la morale
Le tiennent plus que de raison,

Il semble attendre la venue
Arrivant à lents mais sûrs pas
De quelque présence connue
Et s’écrie entre haut et bas :

« Ta voix claironne dans mon âme
Et tes yeux flambent dans mon cœur.
Le monde dit que c’est infâme ;
Mais que me fait, ô mon vainqueur ?

« J’ai la tristesse et j’ai la joie
Et j’ai l’amour encore un coup,
L’amour ricanant qui larmoie,
Ô toi beau comme un petit loup ! »