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critique et conférences

Toute autre colère disparue. » Et le centre de cette civilisation, le foyer de ce rayonnement, la capitale de cette nation étonnante, sera Paris.

Suit alors une histoire à vol d’oiseau de Paris, depuis la campagne « quelconque » qui fut son berceau jusqu’à la ville énorme qu’on sait. Qui n’a lu avec vertige et enchantement ce superbe chapitre des Misérables, l’année 1817, sorte de danse macabre d’événements déjà si loin et pourtant si près encore de nous, et qu’un Holbein plus génial que le vieil Holbein peignait d’une brosse si vigoureuse et de couleurs si ardentes, sur l’indestructible mur d’enceinte de son immense épopée ? Eh bien ! élargissez ce mur et la ronde, au lieu d’une année imaginez dix-huit siècles, variez à l’infini le costume des personnages, la physionomie des scènes, la disposition des accessoires, par-dessus cela mettez la griffe du génie et vous n’aurez encore qu’une faible idée de la deuxième partie du Livre qui nous occupe. Il faut lire et relire encore les quelques pages intitulées : le Passé.

Naturellement, ce passé de Paris est d’une jovialité médiocre : aussi l’amertume d’une grande âme offusquée perce-t-elle par endroit l’apparente impartialité de la prestigieuse peinture. Mais peu à peu, par degré, à mesure qu’il approche de la grande date : 89, l’auteur déride un