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SAGESSE


Sans peur ? Du maître ? Ô le maître, mais c’est
L’Ignorant-chiffre et le Suffrage-nombre,
Total, le peuple, « un âne » fort « qui s’est
Cabré », pour vous espoir clair, puis fait sombre.

Cabré comme une chèvre, c’est le mot.
Et votre bras, saignant jusqu’à l’aisselle,
S’efforce en vain : fort comme Béhémot,
Le monstre tire… et votre peur est telle

Quand l’âne brait, que le voilà parti
Qui par les dents vous boute cent ruades
En forme de reproche bien senti…
Courez après, frottant vos reins malades !

Ô Peuple, nous t’aimons immensément :
N’es-tu donc pas la pauvre âme ignorante
En proie à tout ce qui sait et qui ment ?
N’es-tu donc pas l’immensité souffrante ?

La charité nous fait chercher tes maux,
La foi nous guide à travers tes ténèbres.
On t’a rendu semblable aux animaux,
Moins leur candeur, et plein d’instincts funèbres.