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« L’éducation religieuse, n’ayant pas pour but et pour effet d’apprendre à l’enfant à se gouverner lui-même sans règle et sans direction extérieure, ne fait pas des citoyens pour la démocratie. Elle ne fait que des sujets pour les gouvernements plus ou moins despotiques ou aristocratiques qui exercent le droit de tutelle sur les peuples. »

Il importe donc de retirer à l’Église toute direction et toute influence sur l’enseignement, de lui enlever toute action politique, en un mot de la séparer complètement de l’État.

La vraie formule pratique de la séparation de l’Église et de l’État, c’est l’abolition du budget des cultes. Du moment qu’il n’y a plus de religion d’État et que la religion n’est plus qu’une affaire qui regarde la conscience individuelle de chacun, du moment que chaque citoyen est libre de suivre le culte qu’il lui plaît et qu’un grand nombre de citoyens fait profession de n’en pratiquer aucun, le service des cultes ne peut pas être considéré comme un service public.

Nous sommes fort éloignés de ce résultat. Quoique la séparation de l’Église et de l’État figure dans presque tous les programmes libéraux, la plus grande confusion d’idées règne sur ce sujet.

Cette confusion d’idées, il faut le reconnaître, remonte jusqu’à la Révolution. Les constituants