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LE PARTI SOCIALISTE.

de 1789 ne proclamèrent pas la séparation de l’Église et de l’État. Ils établirent au contraire la constitution civile du clergé, qui faisait des prêtres de véritables fonctionnaires de l’État, et, à cet égard, leur doctrine paraît en défaut au premier abord. C’est qu’il fallait avant tout abolir la féodalité ecclésiastique, et les constituants durent borner leur œuvre immédiate à ce premier résultat.

Mais ils avaient entrevu les véritables termes de la question. « En général, disait Mirabeau, le 14 janvier 1791, la religion n’est pas et ne peut pas être un rapport social ; elle est un rapport de l’homme privé avec l’être infini. »

Plusieurs préjugés subsistaient encore dans les esprits qui empêchaient que l’on pût tirer les conséquences pratiques de ces principes.

Mais en dépit de ces préjugés les idées de liberté qui étaient le principe essentiel de la Révolution prévalurent.

La Convention abolit la constitution civile du clergé qui violait la liberté de conscience des catholiques, en assujettissant l’exercice du culte à certaines formalités considérées comme vexatoires et qui compromettait d’une façon générale la liberté de penser en maintenant l’alliance de l’Église et de l’État ; — et elle jeta dans le décret du 3 ventôse an III, rendu sur un rapport remarquable