Page:Vermorel - Le Parti socialiste.djvu/138

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Le despotisme fut la conséquence de cette infraction au principe d’égalité et de cet abandon des institutions soigneusement combinées par les révolutionnaires de 1789 et 1793. C’est le remplacement, il ne faut pas l’oublier, qui a été la cause première de tout le mal, et l’avertissement de Dubois-Crancé s’est réalisé à la lettre : « Si vous tolérez une fois les remplacements, tout est perdu... Le despotisme en profitera et vous redeviendrez esclaves. »

Le despotisme a subsisté depuis avec les causes qui lui ont donné naissance.


Il nous faut revenir à l’organisation militaire de 1789. Mais il faut surtout et avant tout abolir le remplacement.

Si l’organisation actuelle est bonne, il n’y a aucune objection sérieuse à soulever contre l’abolition du remplacement. Mais s’il est vrai que cette abolition ferait peser une gêne intolérable sur les fils de la bourgeoisie, il faut songer dès lors que la loi n’est pas moins oppressive pour les fils du peuple.

Si le fardeau de la conscription pesait également sur les riches comme sur les pauvres, les uns et les autres seraient intéressés à réformer cette institution. Et cette réforme serait considérable, car elle attaquerait dans sa source le fléau des