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LE PARTI SOCIALISTE.

nationale de manière que chaque citoyen connût son poste au besoin. Alors on aurait eu vraiment une nation maçonnée à chaux et à sable, capable de défier les siècles et les hommes. »

Nous empruntons cette citation au livre des Idées napoléoniennes, écrit, comme on sait, par Napoléon III, quand il n’était encore qu’un simple prétendant : elle a, par conséquent, une double valeur.

Le prince Louis-Napoléon envisageait alors les questions d’un point de vue désintéressé que ne peut plus avoir l’empereur Napoléon III. Dans les Idées napoléoniennes, dans les Considérations politiques et militaires sur la Suisse, et dans deux articles fort remarquables du Progrès du Pas-de-Calais, des 5 et 7 mai 1843, il se prononce formellement contre le système des armées permanentes, et lui oppose « une organisation qui, au jour du danger, donne des milliers d’hommes exercés, et qui, pendant la paix, ne soit pas une forte charge pour le budget et enlève peu de jeunes gens à l’agriculture. »

L’idéal de cette organisation lui paraît se trouver dans la landwehr prussienne, et il ne lui semble même pas que, à part les éventualités menaçantes, cette garde nationale ait besoin, comme en Prusse, d’avoir à sa tête un corps d’armée, permanente.

Pour ce qui concerne la France spécialement, le