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LE PARTI SOCIALISTE.

remplacés alors par une commission administrative nommée par le préfet.

Ainsi le pays est placé sous une véritable tutelle administrative. « Nous sommes, » disait Royer-Collard, « un peuple d’administrés, sous la main de fonctionnaires irresponsables, centralisés eux-mêmes dans la main d’un pouvoir dont ils sont les ministres. »

Outre les inconvénients que peut avoir une semblable organisation pour la bonne administration des intérêts locaux, remis ainsi à des mains étrangères, elle enlève aux citoyens toute liberté et toute initiative, et crée au-dessus d’eux une aristocratie de fonctionnaires, aristocratie d’autant plus funeste qu’elle est composée elle-même d’individus sans initiative et sans responsabilité. Un semblable régime est la négation la plus complète des principes les plus essentiels de la liberté.

La centralisation est un des instruments les plus puissants du despotisme moderne, et en même temps un des dissolvants les plus actifs des mœurs publiques. Elle nous façonne à la servitude et à l’arbitraire, et elle étouffe dans son germe tout développement de l’initiative individuelle.

La commune devrait être l’école de la vie publique ; la participation active à son administration habituerait les citoyens à la responsabilité et au