Page:Vermorel - Le Parti socialiste.djvu/156

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à un centre, et ce centre est, pour ainsi dire, l’État même. »

Voilà bien l’image fidèle de notre centralisation, et ce n’est pas la révolution qui nous la fournit.

Ce despotisme administratif fut au contraire un des griefs principaux portés aux États Généraux de 1789.

D’Argenson avait résumé avec force ces griefs dans son livre sur le Gouvernement de la France que nous venons de citer : « Le plus grand défaut du gouvernement monarchique et absolu, disait-il, c’est de vouloir se mêler de tout, de vouloir tout gouverner par ses agents… Les officiers royaux ne se trouvent-ils pas aujourd’hui chargés seuls de la police générale et particulière, de l’entretien de tous les ouvrages publics, de l’exécution des loi, de stipuler à eux seuls les intérêts du public, qu’ils ne peuvent ni ne veulent connaître, et de pourvoir à toutes choses où les représentants du peuple et les plus simples particuliers eussent bien mieux travaillé pour le commun que tous ces agents royaux qui ne participent à la royauté que par ses défauts… C’est, par exemple, un monstre indéfinissable qu’un maire, officier du roi. Il doit être l’homme du peuple ou il n’est rien. »

Mirabeau, dans son Essai sur le despotisme, signale le fonctionnarisme avec les armées permanentes