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LE PARTI SOCIALISTE.

parmi les instruments les plus actifs du despotisme. « Les ministres, pour mieux régner, dit-il, ont donné les grandes places à des mercenaires inconnus qu’ils sont bien sûrs d’inspirer à leur gré, et qui ont mieux aimé s’assurer une existence pécuniaire et vendre leurs droits que de les soutenir. Le gouvernement déjà absorbé par une infinité de détails, surchargea encore tous les détails de l’administration de règles, de règlements, d’ordonnances, d’instructions, pour ne rien laisser à personne… Quand le premier pas est fait en ce genre, les détails vont toujours croissant ; chacun de ces détails demande un homme, parce que chaque homme demande une place ; les papiers se multiplient, il faut des aides aux détailleurs, et cela se subdivise à l’infini. »

Le fonctionnarisme est encore aujourd’hui le grand fléau de nos mœurs publiques. Il fausse tous les rouages d’une bonne administration en même temps que les principes les plus essentiels de la liberté.

L’assemblée constituante inaugura ses travaux par la suppression des intendants et des subdélégués, c’est-à-dire des préfets et des sous-préfets de l’époque, et par la destruction du système de centralisation qui avait dominé la France depuis Richelieu.