Page:Vermorel - Le Parti socialiste.djvu/164

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qu’elle ne l’avait jamais été, car toutes les institutions du passé étant détruites, il n’y avait plus que des individus isolés, sans force, en face d’un pouvoir central immense.

La révolution ayant supprimé la vénalité de toutes les charges et substitué au régime des compagnies fermières pour la levée des impôts celui des régies de l’État les percevant directement, le gouvernement eut dans sa main non-seulement les administrateurs, mais les juges et une foule d’autres fonctionnaires qui, avant la révolution, ne dépendaient que très-peu des ministres. « De la société en poussière, dit Royer-Collard, est sortie la centralisation. » Mais c’est injustement que l’on retournerait cette accusation contre la révolution ; car, en renversant les anciennes institutions, les révolutionnaires de 1789 avaient jeté les bases d’institutions nouvelles, plus conformes aux principes de liberté, d’égalité et de justice et qui ne devaient pas être moins fortes.

Il faut faire retomber toute la responsabilité de ce qui est arrivé sur ceux qui ont détruit ces institutions pour rétablir à leur profit le pouvoir absolu.


Mais, il faut le dire aussi, dans cette ruine des libertés publiques, une grave part de responsabilité