Page:Vermorel - Le Parti socialiste.djvu/221

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tion première, sont égaux pour les choses ordinaires de la raison et peuvent discuter ensemble, alors même que l’un serait un savant des plus considérables et que la science de l’autre se bornerait aux notions les plus élémentaires.

« L’instruction, dit M. Dunoyer dans son livre de la Liberté du travail, détruit dans les basses classes ce qui les fait le plus invinciblement repousser par les classes élevées, à savoir, la grossièreté, la rudesse ; elle élève les hommes en les polissant ; elle les élève encore en ajoutant à leurs forces ; or, si la richesse est une puissance, qui ne sait que l’esprit en est une aussi ? »

L’instruction égale amènerait promptement l’égalité des conditions, en dépit de tous les obstacles. Il n’y a plus en réalité que deux grandes classes : celle des ignorants et celle des gens qui savent. Quand le problème de l’ignorance sera résolu, le problème de la misère sera bien près de l’être. L’éducation peut combler la distance qui sépare le pauvre du riche et transformer toutes les conditions sociales.

« Il est difficile aujourd’hui, dit M. Littré (Conservation, Révolution et Positivisme), de se faire une idée suffisante de la puissance que prendra l’opinion publique quand elle sera ainsi appuyée sur une éducation commune. »