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LE PARTI SOCIALISTE.

ment, les matières qu’exige le travail, et pour les nourrir et les entretenir pendant leur œuvre qui pour être parfaite et négociable peut exiger un temps plus ou moins considérable, plusieurs jours ou plusieurs semaines. « En observant les procédés de l’industrie, » dit J. B. Say, « on s’aperçoit que seul, abandonné à lui-même, le travail ne suffit pas pour donner de la valeur aux choses. Il faut de plus que l’homme possède des produits déjà existants, sans lesquels son industrie, quelque habile qu’on le suppose, resterait dans l’inaction. » — « Sans cette condition, » dit M. Stuart Mill, « aucune opération de production n’est possible, au delà toutefois des commencements d’une industrie grossière et pauvre. »

Cela nous explique bien l’utilité du capital, qui est un auxiliaire important, indispensable si l’on veut, du travail. Mais cette explication nous indique en même temps le caractère essentiel et obstinément méconnu du capital, qui doit être subordonné au travail puisqu’il en est le produit[1]. A

  1. Il ne s’agit pas de supprimer le capital, mais de le ramener à sa véritable fonction. « Ni l’idée, ni la chose ne doivent périr, » dit Proudhon, « puisque supprimer le capital, ce serait interdire le travail. Ce que nous voulons abolir dans le capital, c’est sa prépondérance à l’égard du travail, c’est la séparation du travailleur et du capitaliste en deux catégories de personnes dont