Page:Vermorel - Le Parti socialiste.djvu/87

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reconstitués, à l’ombre de ces principes de 1789, sous l’invocation desquels se sont placées toutes nos constitutions successives :

« C’est surtout la première information, celle qui doit précéder et motiver le décret d’accusation, qu’il serait alarmant de laisser consommer dans la nuit du secret actuel de la procédure. La loi doit elle-même environner son ministre du respect qu’elle doit exiger pour lui ; mais c’est en le plaçant dans la lumière qu’elle doit l’investir de confiance et d’honneur : il dispose du sang des hommes, et les hommes ne sauraient trop constater par leurs yeux avec quelle sainte circonspection ce ministère redoutable est exercé.

« Renfermés dans des murs impénétrables, un commissaire, un greffier, un témoin tiennent aujourd’hui le fil de la vie des citoyens. Un commissaire, pénétré du sentiment effrayant de ses devoirs, incapable de ce relâchement que produit l’habitude, supérieur à toutes les passions de l’humanité, mais sujet, hélas ! à l’erreur, qu’il n’est pas donné aux hommes d’éviter constamment ! Un témoin, souvent grossier, et qui ne connaît ni l’ordre des idées, ni la valeur des expressions ! Un greffier, instrument passif et presque toujours subordonné ! Chaque mot qui échappe au témoin, et qui est dicté par le commissaire sera recueilli et