Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 1.djvu/162

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de la barre, d’examiner l’habitacle qui renfermait le compas, de mettre la main sur la roue, de la mouvoir dans un sens et dans l’autre, comme eût fait un timonier, et de dire enfin :

« Capitaine… vous nous permettrez bien… de temps en temps… de gouverner un peu… quand il fera beau…

— Eh !… fit le mentor, je ne sais si cela serait prudent…

— Soyez tranquille, monsieur Patterson, nous ne vous ferons pas sombrer sous voiles ! » déclara Tony Renault.

Harry Markel s’était borné à faire un geste affirmatif.

À quoi pensait-il, cet homme ?… Quelque pitié s’était-elle glissée dans son âme, en voyant ces jeunes garçons si heureux, si joyeux d’être embarqués à bord de l’Alert ?… Non ! et, la nuit prochaine, aucun d’eux ne trouverait grâce devant lui.

En ce moment, la cloche retentit à l’avant du navire. Un des matelots venait de piquer les quatre coups de onze heures.

« C’est le déjeuner, dit Louis Clodion.

— Eh bien, nous y ferons honneur !… répondit M. Horatio Patterson. J’ai une faim de loup…