Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 1.djvu/263

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Une blessure !… » s’écria Louis Clodion, tandis que M. Patterson prenait l’attitude d’un homme qui semble ne plus rien comprendre.

Harry Markel ne voulut point rester sans réponse, et, toujours très maître de lui, il dit :

« C’est de la hune de misaine que le matelot Bob est tombé sur le cabestan, contre lequel il a dû se blesser, et, de là, il a rebondi à la mer. Aussi n’a-t-il pas pu se soutenir sur l’eau, et voilà pourquoi nos recherches ont été inutiles. »

Explication qui n’aurait pas paru moins admissible que les précédentes, si le lieutenant n’eût complété son information en ces termes :

« La blessure relevée sur le cadavre ne provenait point d’un choc… Elle était due à un coup de coutelas qui avait atteint le cœur ! »

Nouvelles transes, bien naturelles, on en conviendra, chez John Carpenter et ses compagnons. Ils ne savaient plus comment cela allait finir. Est-ce que le commandant de l’Essex avait ordre de saisir l’Alert, de le conduire à la Barbade, où se ferait une enquête qui eût sans doute tourné fort mal