Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 1.djvu/285

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Plusieurs fois, M. Christian Harboe reparla du capitaine de l’Alert, de son équipage, et les quelques préventions qu’il avait pu concevoir disparurent lorsque M. Patterson l’assura que le personnel du bord méritait les plus justes éloges.

Il va sans dire que l’on fit des excursions à travers Saint-Thomas, qui vaut la peine d’être visitée par les touristes. C’est une île porphyritique, très accidentée dans sa partie septentrionale, et enrichie par des mornes superbes dont le plus haut s’élève à quatorze cents pieds au-dessus du niveau de la mer.

Les jeunes excursionnistes voulurent monter à la cime de ce morne, et les fatigues de cette ascension furent largement payées par la beauté du spectacle qui s’offrit à leurs regards. La vue s’étendait jusqu’à Saint-Jean, semblable à un gros poisson flottant à la surface de la mer antiliane, au milieu des îlots qui l’environnent, Hans Lellik, Loango, Buck, Saba, Savana et, au-delà, la plaine liquide, resplendissant sous les rayons solaires.

Au total, Saint-Thomas n’est qu’une île de quatre-vingt-six kilomètres carrés, soit, ainsi que le fit observer Louis Clodion, cent soixante-douze fois à peine la superficie du Champ-de-Mars de Paris.