Page:Verne - Claudius Bombarnac.djvu/226

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« Le baron a tort, nous répond Popof. Le railway est entièrement achevé, et si cent mètres de rails ont été enlevés en cet endroit, c’est dans une intention criminelle…

— Pour arrêter le train… me suis-je écrié.

— Et pour voler le trésor qu’il emporte à Pékin !… réplique M. Caterna.

— Cela n’est pas douteux, dit Popof. Soyons prêts à repousser une attaque…

— Est-ce donc à Ki-Tsang et à sa troupe que nous avons affaire ? » me suis-je écrié.

Ki-Tsang !… ce nom court maintenant parmi les voyageurs et suffit à déterminer une épouvante inexprimable. En ce moment, le major me dit à voix basse :

« Pourquoi Ki-Tsang… plutôt que le seigneur Faruskiar ?…

— Lui, un administrateur du Transasiatique…

— Dame, s’il est vrai que la Compagnie ait fait entrer quelques anciens chefs de bandes dans son conseil pour mieux assurer la circulation des trains…

— Je ne croirai jamais cela, major !

— Comme vous voudrez, monsieur Bombarnac. Mais certes, le Faruskiar savait que ce prétendu fourgon funéraire contenait des millions…

— Allons, major, ce n’est pas l’heure de plaisanter !… »

Non !… c’est l’heure de se défendre, on se défendra courageusement.

L’officier chinois a disposé ses hommes autour du wagon au trésor. Ils sont une vingtaine, et, nous autres voyageurs, non compris les femmes, une trentaine. Popof distribue les armes, qui ont été emportées en cas d’attaque. Le major Noltitz, M. Caterna, Pan-Chao, Fulk Ephrinell, mécanicien et chauffeur, voyageurs asiatiques et européens, tous sont résolus à combattre pour le salut commun.

Sur la droite de la voie, à une centaine de pas, s’étendent des hal-