Page:Verne - Clovis Dardentor, Hetzel, 1900.djvu/166

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— Eux ? » s’écria Clovis Dardentor d’une voix éclatante.

Et, faisant une volte, il se trouva en présence de ses amis, auxquels il ouvrit ses deux bras, tandis que les jeunes gens saluaient Mme  Elissane et sa fille.

« Vous… vous ?… répétait-il.

— Nous-mêmes ! répliqua Jean Taconnat.

— Et l’engagement au 7e chasseurs ?…

— Nous avons pensé qu’il serait tout aussi valable dans une quinzaine… dit Marcel Lornans, et… dans le but d’utiliser ce temps…

— Il nous a semblé qu’un voyage circulaire… ajouta Jean Taconnat.

— Ah ! l’excellente idée, s’écria M. Dardentor, et quelle joie elle nous cause à tous ! »

À tous ?… peut-être le mot était-il excessif. Pour ne point parler de Louise, comment Mme  Elissane, les Désirandelle, envisageaient-ils l’incident ?… Avec un réel déplaisir. Aussi, les saluts rendus aux deux Parisiens furent-ils secs de la part des femmes, raides de la part des hommes. Quant à Clovis Dardentor, nul doute qu’il était de bonne foi, lorsqu’il avait dit à Mme  Elissane que ni Marcel Lornans ni Jean Taconnat ne devaient l’accompagner. Il n’y avait donc pas lieu de lui en vouloir. Néanmoins, peut-être se montrait-il trop satisfait.

« En voilà une veine ! » s’écria-t-il.

— Le train allait partir, lorsque nous sommes arrivés à la gare, expliqua Jean Taconnat. Ce que j’avais eu de peine à décider Marcel… à moins que ce ne soit lui qui ait eu non moins de peine à me décider… Enfin… des hésitations jusqu’à la dernière limite… »

Bref, Clovis Dardentor et sa smala étaient à Saint-Denis du Sig, la première étape du voyage, et les deux jeunes gens furent acceptés dans la caravane. À présent, il fallait s’enquérir d’un hôtel où l’on pourrait déjeuner, dîner, dormir convenablement. On ne se séparerait plus… Il n’y aurait pas deux groupes, — le groupe Dardentor, d’une part, et le groupe Lornans-Taconnat de l’autre. Non ! par