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deux ans de vacances.

— Oui, des noms… s’écria Iverson, et, surtout, choisissons des noms bien jolis !

— Ainsi qu’ont toujours fait les Robinsons réels ou imaginaires ! répliqua Webb.

— Et, en réalité, mes camarades, dit Gordon, nous ne sommes pas autre chose…

— Un pensionnat de Robinsons ! s’écria Service.

— D’ailleurs, reprit Gordon, avec des noms donnés à la baie, aux rios, aux forêts, au lac, à la falaise, aux marais, aux promontoires, nous aurons plus de facilité pour nous y reconnaître ! »

On le pense bien, cette motion fut adoptée, et il n’y eut plus qu’à se mettre en frais d’imagination pour trouver des dénominations convenables.

« Nous avons déjà Sloughi-bay, sur laquelle notre yacht est venu s’échouer, dit Doniphan, et je pense qu’il convient de lui conserver ce nom auquel nous sommes habitués !

— Assurément ! répondit Cross.

— De même que nous conserverons le nom de French-den à notre demeure, ajouta Briant, en mémoire du naufragé dont nous avons pris la place ! »

Il n’y eut aucune contestation à ce sujet, même de la part de Doniphan, bien que l’observation vînt de Briant.

« Et maintenant, dit Wilcox, comment appellerons-nous le rio qui se jette dans Sloughi-bay ?

— Le rio Zealand, proposa Baxter. Ce nom nous rappellera celui de notre pays !

— Adopté !… Adopté ! »

Là-dessus, il n’y eut qu’une voix.

« Et le lac ?… demanda Garnett.

— Puisque le rio a reçu le nom de notre Zélande, dit Doniphan, donnons au lac un nom qui rappelle nos familles, et appelons-le Family-lake (Lac de la Famille) ! »

Ce qui fut admis par acclamation.