au plus et les plus petits dix ans à peine ! N’étaient-ce pas là d’effrayantes éventualités ? Si Walston demeurait sur l’île, nul doute qu’il ne fallût s’attendre à quelque agression de sa part !
Avec quelle émotion tous écoutèrent le récit de Kate, il n’est que trop facile de l’imaginer.
Et, en l’entendant, Briant ne songeait qu’à ceci : c’est que, si l’avenir offrait de tels dangers, Doniphan, Wilcox, Webb et Cross étaient les premiers menacés. En effet, comment se tiendraient-ils sur leurs gardes, s’ils ignoraient la présence des naufragés du Severn sur l’île Chairman, et précisément sur cette partie du littoral qu’ils exploraient en ce moment ? Ne suffirait-il pas d’un coup de fusil, tiré par l’un d’eux, pour que leur situation fût révélée à Walston ? Et alors, tous quatre tomberaient entre les mains de scélérats, dont ils n’auraient aucune pitié à attendre !
« Il faut aller à leur secours, dit Briant, et qu’ils aient été prévenus avant demain…
— Et ramenés à French-den ! ajouta Gordon. Plus que jamais, il importe que nous soyons réunis, afin de prendre des mesures contre une attaque de ces malfaiteurs !
— Oui ! reprit Briant, et puisqu’il est nécessaire que nos camarades reviennent, ils reviendront !… J’irai les chercher !
— Toi, Briant ?
— Moi, Gordon !
— Et comment ?…
— Je m’embarquerai dans la yole avec Moko. En quelques heures, nous aurons traversé le lac et descendu l’East-river, comme nous l’avons fait déjà. Toutes les chances sont pour que nous rencontrions Doniphan à l’embouchure…
— Quand comptes-tu partir ?…
— Dès ce soir, répondit Briant, lorsque l’obscurité nous permettra de traverser le lac sans être aperçus.
— Irai-je avec toi, frère ?… demanda Jacques.
— Non, répliqua Briant. Il est indispensable que nous puissions