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qui pouvaient devenir si funestes, et d’ailleurs, peut-être les événements amèneraient-ils un rapprochement que ses conseils ne pouvaient obtenir.

Durant ces journées brumeuses, qui empêchèrent d’entreprendre l’excursion projetée au bord de la baie, les chasses furent assez fructueuses. Doniphan, passionné pour les exercices de sport, était vraiment très habile au maniement du fusil. Extrêmement fier de son habileté – beaucoup trop même – il n’avait que dédain pour les autres engins de chasse, tels que trappes, filets ou collets, auxquels Wilcox donnait la préférence. Dans les circonstances où se trouvaient ses camarades, il était probable que ce garçon leur rendrait de plus grands services que lui. Pour Webb, il tirait bien, mais sans pouvoir prétendre à égaler Doniphan. Quant à Cross, il n’avait pas le feu sacré et se contentait d’applaudir aux prouesses de son cousin. Il convient aussi de mentionner le chien Phann, qui se distinguait dans ces chasses, et n’hésitait pas à se lancer au milieu des lames pour rapporter le gibier tombé au-delà des récifs.

Il faut l’avouer, dans le nombre des pièces abattues par les jeunes chasseurs il se trouvait nombre d’oiseaux marins dont Moko n’avait que faire, des cormorans, des goélands, des mouettes, des grèbes. Il est vrai, les pigeons de roches donnèrent abondamment, ainsi que les oies et les canards, dont la chair fut très appréciée. Ces oies étaient de l’espèce des bernicles, et, à la direction qu’elles suivaient, lorsque les détonations les faisaient envoler à tire d’ailes, on pouvait juger qu’elles devaient habiter l’intérieur du pays.

Doniphan tua aussi quelques-uns de ces huîtriers, qui vivent habituellement de mollusques dont ils se montrent très friands, tels que patelles, vénus, moules, etc. En somme, il y avait du choix ; mais généralement, ce gibier exigeait une certaine préparation pour perdre sa saveur huileuse, et, malgré son bon vouloir, Moko ne se tirait pas toujours de cette difficulté à la satisfaction de tous. Pourtant, on n’avait point le droit d’être exigeant, ainsi que le répétait souvent le prévoyant Gordon, et il fallait économiser sur les conserves