Page:Verne - Hector Servadac, Tome 1.pdf/123

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roches n’en défendait les abords, — ce qui donnait à croire qu’elle s’était peu à peu enfoncée, sous l’influence de l’inexplicable phénomène, jusqu’à ce qu’un nouveau point d’appui l’eût définitivement maintenue à cette hauteur au-dessus des flots.

« Mais il y a une habitation sur cet îlot ! s’écria le capitaine Servadac, qui, la lunette aux yeux, ne cessait d’en fouiller les moindres anfractuosités. Et peut-être quelque survivant… »

À cette hypothèse du capitaine, le lieutenant Procope répondit par un hochement de tête très-significatif. L’îlot paraissait être absolument désert, et, en effet, un coup de canon que tira la goëlette n’amena aucun habitant sur son rivage.

Il était vrai, cependant, qu’une sorte d’édifice de pierre se dressait à la partie supérieure de l’îlot. Ce monument offrait dans son ensemble quelque ressemblance avec un marabout arabe.

Le canot de la Dobryna fut aussitôt mis à la mer. Le capitaine Servadac, le comte Timascheff, le lieutenant Procope y prirent place, et quatre matelots l’enlevèrent rapidement.

Quelques instants après, les explorateurs mettaient pied à terre, et, sans perdre un instant, ils gravissaient les pentes abruptes de l’îlot qui montaient jusqu’au marabout.

Là, ils furent d’abord arrêtés par un mur d’enceinte, incrusté de débris antiques, tels que vases, colonnes,