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le capitaine Servadac, ainsi que son ordonnance Ben-Zouf.

— Ben ?… fit le major Oliphant.

— Zouf ! s’écria Hector Servadac, comme s’il eût fait : « ouf ! » pour se soulager.

— Le capitaine Servadac, reprit le comte Timascheff, ayant hâte de recueillir quelques nouvelles, s’embarqua à bord de la Dobryna, et, nous dirigeant vers l’ancien est, nous cherchâmes à reconnaître ce qui restait de la colonie algérienne… Il n’en restait rien. »

Le brigadier Murphy fit un petit mouvement des lèvres comme pour indiquer qu’une colonie, par cela même qu’elle était française, ne pouvait être bien solide. Sur quoi, Hector Servadac se leva à demi pour lui répondre, mais il parvint à se contenir.

« Messieurs, dit le comte Timascheff, le désastre a été immense. Sur toute cette portion orientale de la Méditerranée, nous n’avons plus retrouvé un seul vestige des anciennes terres, ni de l’Algérie, ni de la Tunisie, sauf un point, un rocher qui émergeait près de Carthage, et qui contenait le tombeau du roi de France…

— Louis IX, je crois ? dit le brigadier.

— Plus connu sous le nom de saint Louis, monsieur ! » riposta le capitaine Servadac, auquel le brigadier Murphy voulut bien adresser un demi-sourire d’acquiescement.