Page:Verne - Hector Servadac, Tome 1.pdf/182

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un astéroïde, il est, ainsi que tous les mobiles, soumis aux lois de la mécanique, et le soleil régit sa marche comme il régit celle des planètes. Dès l’instant que ce bloc s’est séparé de la terre, il a été saisi par les chaînes invisibles de l’attraction, et son orbite est maintenant fixée d’une manière immuable.

— À moins, répondit le lieutenant Procope, que quelque astre troublant ne vienne la modifier plus tard, cette orbite. Ah ! ce n’est qu’un bien petit mobile que Gallia, comparé aux autres mobiles du système solaire, et les planètes peuvent avoir sur lui une influence irrésistible.

— Il est certain, ajouta le capitaine Servadac, que Gallia peut faire de mauvaises rencontres en route et dévier du droit chemin. Après cela, messieurs, remarquez-le, nous raisonnons comme s’il était prouvé que nous sommes devenus des Galliens ! Eh ! qui nous dit que cette Gallia dont le document parle n’est pas tout simplement une cent soixante-dixième petite planète nouvellement découverte ?

— Non, répondit le lieutenant Procope, cela ne peut être. En effet, les planètes télescopiques ne se meuvent que dans une étroite zone comprise entre les orbites de Mars et de Jupiter. Conséquemment, elles ne s’approchent jamais du soleil aussi près que Gallia s’en est approchée à son périhélie. Et ce fait ne saurait être mis en doute, puisque le document est d’accord avec nos propres hypothèses.