Page:Verne - Hector Servadac, Tome 1.pdf/259

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fait et l’éclairait à la fois. Cette cataracte de laves se précipitait dans un petit bassin encadré d’une bordure de récifs, et qui ne semblait avoir aucune communication avec la mer. C’était évidemment l’ouverture d’un précipice très-profond, dont les eaux seraient sans doute maintenues à l’état liquide par les matières éruptives, même lorsque le froid aurait glacé toute la mer Gallienne. Une seconde excavation, située au fond, à gauche de la salle commune, devint la chambre spéciale du capitaine Servadac et du comte Timascheff. Le lieutenant Procope et Ben-Zouf occupaient ensemble une sorte de retrait, évidé dans la roche, qui s’ouvrait à droite, et on trouva même un réduit en arrière, dont on fit une véritable chambrette pour la petite Nina. Quant aux matelots russes et aux Espagnols, ils établirent leurs couches dans les galeries qui aboutissaient à la grande salle, et que la chaleur de la cheminée centrale rendait parfaitement habitables. Le tout constituait Nina-Ruche. La petite colonie, ainsi casée, pouvait donc attendre sans crainte le long et rude hiver qui allait la séquestrer dans le massif de la Terre-Chaude. Elle y devait impunément supporter une température qui, au cas où Gallia se verrait entraînée jusqu’à l’orbite de Jupiter, ne serait plus que la vingt-cinquième partie de la température terrestre.

Mais, pendant les préparatifs de déménagement, et au milieu de cette activité fébrile qui dévora même les