Page:Verne - Hector Servadac, Tome 1.pdf/267

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Il était neuf heures, lorsque se termina cette fête d’inauguration. On sentit alors le besoin de prendre l’air, car, les danses et la température aidant, il faisait vraiment chaud dans la grande salle.

Ben-Zouf, précédant ses amis, s’engagea dans la galerie principale qui aboutissait au littoral de la Terre-Chaude. Le capitaine Servadac, le comte Timascheff et le lieutenant Procope les suivaient d’un pas plus modéré, lorsque des cris qui retentirent au dehors les firent hâter leur marche. Cependant, ce n’étaient point des exclamations provoquées par la terreur, mais bien des bravos, des hurrahs, qui éclataient comme une mousquetade dans cette atmosphère sèche et pure.

Le capitaine Servadac et ses deux compagnons, arrivés à l’orifice de la galerie, aperçurent tout leur monde groupé sur les roches. Ben-Zouf, la main dirigée vers le ciel, était dans l’attitude de l’extase.

« Ah ! monsieur le gouverneur général ! Ah ! Monseigneur ! s’écria l’ordonnance avec un accent de joie qu’on ne saurait rendre.

— Eh bien ? qu’y a-t-il ? demanda le capitaine Servadac.

— La lune ! » répondit Ben-Zouf.

Et, en effet, la lune sortait des brumes de la nuit et apparaissait pour la première fois sur l’horizon de Gallia !