Page:Verne - Hector Servadac, Tome 1.pdf/277

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— Sans doute, mais il est plus que suffisant pour la population qui l’habite ! Remarquez, d’ailleurs, que sa partie fertile se réduit actuellement aux trois cent cinquante hectares cultivés de l’île Gourbi.

— Oui, capitaine, partie fertile pendant deux ou trois mois d’été, et infertile pendant des milliers d’années d’hiver peut-être !

— Que voulez-vous ? répondit le capitaine Servadac en souriant. On ne nous a pas consultés avant de nous embarquer sur Gallia, et le mieux est d’être philosophes !

— Non-seulement philosophes, capitaine, mais reconnaissants aussi envers Celui dont la main a allumé les laves de ce volcan ! Sans cet épanchement des feux de Gallia, nous étions condamnés à périr par le froid.

— Et j’ai le ferme espoir, comte Timascheff, que ces feux ne s’éteindront pas avant la fin…

— Quelle fin, capitaine ?

— Celle que Dieu voudra ! Lui sait, et il n’y a que Lui qui sache ! »

Le capitaine Servadac et le comte Timascheff, après avoir jeté un dernier regard sur le continent et la mer, songèrent à redescendre. Mais, auparavant, ils voulurent observer le cratère du volcan. Ils remarquèrent, tout d’abord, que l’éruption s’accomplissait avec un calme assez singulier. Elle n’était pas accompagnée de ces fracas désordonnés, de ces tonnerres assourdissants, qui signalent ordinairement les projections de