Page:Verne - Hector Servadac, Tome 1.pdf/307

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force se concentrait dans son regard. Il ne cherchait pas à apercevoir dans l’air une fumée qui pût trahir la retraite de l’infortuné savant, auquel, très-probablement, le combustible manquait comme les vivres. Non ! c’était, le sommet de quelque îlot émergeant de l’ice-field, qu’il essayait de découvrir sur la ligne de l’horizon.

Soudain l’œil du capitaine Servadac s’anima, et sa main se tendit vers un point de l’espace.

« Là ! là ! » s’écria-t-il.

Et il montrait une sorte de construction en charpente qui faisait saillie sur la ligne circulaire tracée entre le ciel et le champ de glace.

Le lieutenant Procope avait saisi sa lunette.

« Oui ! répondit-il, là !… là !… C’est un pylône qui servait à quelque opération géodésique ! »

Le doute n’était plus possible ! La voile fut éventée, et le you-you, qui ne se trouvait pas à plus de six kilomètres du point signalé, s’enleva avec une prodigieuse vitesse.

Le capitaine Servadac et le lieutenant Procope, dominés par l’émotion, n’auraient pu prononcer une seule parole. Le pylône grandissait rapidement à leurs yeux, et bientôt ils virent un amas de roches basses que ce pylône dominait, et dont l’agglomération faisait tache sur le tapis blanc de l’ice-field.

Ainsi que l’avait pressenti le capitaine Servadac, aucune fumée ne s’élevait de l’îlot. Or, par ce froid