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épaisse qui tapissait la berge. La nuit se passa sans incident.

Le lendemain, 2 janvier, c’est-à-dire au moment où aurait dû commencer la nuit du 1er au 2 janvier suivant l’ancien calendrier terrestre, le capitaine Servadac et son ordonnance, remontant à cheval, continuèrent l’exploration du littoral. Partis au lever du soleil, ils franchirent pendant les six heures de jour une distance de soixante-dix kilomètres.

La délimitation du territoire était toujours formée par l’ancienne rive droite du fleuve. Seulement, à vingt kilomètres environ de la Mina, une portion importante de la rive avait disparu, et, avec elle, s’étaient engloutis l’annexe de Surkelmittou et les huit cents habitants qu’elle renfermait. Et qui sait si tel n’avait pas été le sort d’autres villes plus considérables de cette partie de l’Algérie, située au delà du Chéliff, telles que Mazagran, Mostaganem, Orléansville ?

Après avoir contourné la petite baie créée nouvellement par la rupture de la rive, le capitaine Servadac retrouva la berge du fleuve, précisément en face de la place qu’aurait dû occuper la commune mixte d’Ammi-Moussa, l’ancienne Khamis des Béni-Ouragh. Mais il ne restait pas un seul vestige de ce chef-lieu de cercle, ni même du pic de Mankoura, haut de onze cent vingt-six mètres, en avant duquel il était bâti.

Ce soir-là, les deux explorateurs campèrent à un angle qui, de ce côté, terminait brusquement leur nou-