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Donc, le 6 janvier, n’ayant rien vu venir, le capitaine jugea convenable de faire ce qu’ont fait tous les Robinsons avant lui, c’est-à-dire d’inventorier les ressources végétales et animales de son domaine.

L’île Gourbi — il lui donna ce nom — avait une contenance superficielle de trois mille kilomètres carrés environ, soit trois cent mille hectares. Bœufs, vaches, chèvres et moutons s’y trouvaient en assez grand nombre, mais le chiffre ne pouvait en être fixé. Le gibier abondait, et il n’y avait plus à craindre qu’il abandonnât le territoire. Les céréales ne manquaient pas. Trois mois plus tard, les récoltes de blé, de maïs, de riz et autres seraient bonnes à engranger. Donc, la nourriture du gouverneur, de la population, des deux chevaux était assurée et bien au delà. Si même de nouveaux habitants atterrissaient sur l’île, leur existence s’y trouverait complètement garantie.

Du 6 au 13 janvier, la pluie tomba avec une extrême abondance. Le ciel était constamment couvert d’épais nuages, que leur condensation ne parvenait pas à diminuer. Plusieurs gros orages éclatèrent aussi, — météores rares à cette époque de l’année. Mais Hector Servadac n’avait pas été sans observer que la température avait une tendance anormale à s’élever. Été singulièrement précoce que celui-là, car il commençait au mois de janvier ! Remarque encore plus étonnante, cet accroissement de température était non-seulement constant, mais progressif, comme si le globe terrestre se