Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/101

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tion intelligente. Puis, les visiteurs, s’étant assis tant bien que mal, laissèrent au capitaine Servadac le soin de faire connaître le but de leur visite.

Isac Hakhabut, debout dans un coin, ses mains crochues soudées l’une sur l’autre, ressemblait à un patient auquel on lit sa sentence.

« Maître Isac, dit alors le capitaine Servadac, nous sommes venus ici tout simplement pour vous demander un service.

— Un service ?

— Dans notre intérêt commun.

— Mais je n’ai pas d’intérêt commun !…

— Écoutez donc, et ne vous plaignez pas, Hakhabut. Il n’est pas question de vous écorcher !

— Me demander un service, à moi ! un pauvre homme !… s’écria le juif en se lamentant !

— Voici ce dont il s’agit, » répondit Hector Servadac, qui feignit de ne pas l’avoir entendu.

À la solennité de son préambule, il s’exposait à faire croire à Isac Hakhabut qu’on allait lui réclamer sa fortune entière.

« En un mot, maître Isac, reprit le capitaine Servadac, nous aurions besoin d’un peson ! Pouvez-vous nous prêter un peson ?

— Un peson ! s’écria Isac, comme si l’on eût demandé à lui emprunter plusieurs milliers de francs. Vous dites un peson ?…

— Oui ! un peson à peser ! répéta Palmyrin Rosette,