Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/11

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colonie, — au lieu d’attendre patiemment au lendemain, ne purent se retenir d’échafauder les plus invraisemblables hypothèses Quelle était au juste cette comète à laquelle Palmyrin Rosette avait donné le nom de Gallia ? Ce nom ne s’appliquait-il donc pas au fragment détaché du globe ? Les calculs de distances et de vitesses, relevés dans les notices, se rapportaient-ils à la comète Gallia, et non au nouveau sphéroïde, qui entraînait le capitaine Servadac et ses trente-cinq compagnons dans l’espace ? Ils n’étaient donc plus des Galliens, ces survivants de l’humanité terrestre ?

Voilà ce qu’il y avait lieu de se demander. Or, s’il en était ainsi, c’était l’écroulement de tout cet ensemble de déductions laborieuses, qui concluait à la projection d’un sphéroïde, arraché aux entrailles mêmes de la terre, et s’accordait avec les nouveaux phénomènes cosmiques.

« Eh bien, s’écria Hector Servadac, le professeur Rosette est là pour nous le dire, et il nous le dira ! »

Ramené à parler de Palmyrin Rosette, le capitaine Servadac le fit connaître à ses compagnons tel qu’il était, un homme difficile à vivre et avec lequel les rapports étaient généralement tendus. Il le leur donna pour un original absolument incorrigible, très-entêté, très-rageur, mais assez brave homme au fond. Le mieux serait de laisser passer sa mauvaise humeur, comme on laisse passer un orage, en se mettant à l’abri.