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De ces quatre satellites, l’un se meut autour de Jupiter à une distance presque égale à celle qui sépare la lune de la terre. Un autre est un peu moins gros que l’astre des nuits. Mais tous accomplissent leur révolution avec une rapidité beaucoup plus grande que la lune, le premier en un jour dix-huit heures vingt-huit minutes, le second en trois jours treize heures quatorze minutes, le troisième en sept jours trois heures quarante-trois minutes, et le quatrième en seize jours seize heures trente-deux minutes. Le plus éloigné circule à une distance de quatre cent soixante-cinq mille cent trente lieues de la surface de la planète.

On sait que c’est par l’observation de ces satellites, dont les mouvements sont connus avec une absolue précision, que l’on a pour la première fois déterminé la vitesse de la lumière. Ils peuvent aussi servir à calculer les longitudes terrestres.

« On peut donc se représenter Jupiter, dit un jour le lieutenant Procope, comme une énorme montre, dont les satellites forment les aiguilles et qui mesure le temps avec une exactitude parfaite.

— Une montre un peu grosse pour mon gousset ! répondit Ben-Zouf.

— J’ajouterai, dit le lieutenant, que si nos montres ont au plus trois aiguilles, celle-là en a quatre…

— Prenons garde qu’elle n’en ait bientôt une cinquième ! » répliqua le capitaine Servadac en songeant