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lieues ; et dix millions d’années seulement que Mercure (distance : quatorze millions) est né de la même origine, tandis que la lune était enfantée par la terre. »

Telle était la théorie nouvelle, ce qui amena cette réflexion du capitaine Servadac, « qu’à tout prendre, mieux vaudrait être capté par Mercure que par Jupiter. On servirait alors un maître moins vieux, et probablement moins difficile à contenter ! »

Pendant la dernière quinzaine du mois de septembre, Gallia et Jupiter continuèrent à s’approcher l’un de l’autre. C’était au 1er de ce mois que la comète avait croisé l’orbite de la planète, et c’était au premier jour du mois suivant que les deux astres devaient être à leur plus courte distance. Il n’y avait pas à craindre un choc direct, puisque les plans des orbites de Jupiter et de Gallia ne coïncidaient pas, mais, cependant, ils étaient faiblement inclinés l’un à l’autre En effet, le plan dans lequel se meut Jupiter ne fait qu’un angle de 1° 19′ avec l’écliptique, et l’on n’a pas oublié que l’écliptique et l’orbite de la comète, depuis la rencontre, étaient projetés dans le même plan.

Pendant ces quinze jours, pour un observateur plus désintéressé que ne l’étaient les Galliens, Jupiter eût été digne de toute admiration. Son disque, éclairé par les rayons solaires, les réverbérait avec une certaine intensité sur Gallia. Les objets, plus éclairés à sa surface, prenaient des teintes nouvelles. Nérina, elle-même, lorsqu’elle se trouvait en opposition avec Jupi-