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ter, et par conséquent en conjonction avec le soleil, se laissait vaguement apercevoir dans la nuit. Palmyrin Rosette, immuablement installé dans son observatoire, sa lunette braquée sur le merveilleux astre, semblait vouloir pénétrer les derniers mystères du monde jovien. Cette planète, qu’un astronome terrestre n’a jamais vue à moins de cent cinquante millions de lieues, allait s’approcher à treize millions seulement de l’enthousiaste professeur !

Quant au soleil, de la distance à laquelle Gallia gravitait alors, il n’apparaissait plus que sous la forme d’un disque, mesurant cinq minutes quarante-six secondes de diamètre.

Quelques jours avant que Jupiter et Gallia fussent arrivés à leur plus courte distance, les satellites de la planète étaient visibles à l’œil nu. On sait que, sans lunette, il est impossible d’apercevoir de la terre les lunes du monde jovien. Cependant, quelques privilégiés, doués d’une puissance de vision exceptionnelle, ont vu sans le secours d’aucun instrument les satellites de Jupiter. Entre autres, les annales scientifiques citent Moestlin, le professeur de Kepler, un chasseur sibérien, au dire Wrangel et d’après Bogulawski, directeur de l’Observatoire de Breslau, un maître tailleur de cette ville. En admettant cette pénétration de vue dont ces mortels étaient doués, ils auraient eu des rivaux nombreux, s’ils eussent, à cette époque, habité la Terre-Chaude et les alvéoles de Nina-Ruche. Les satellites